jeudi 17 avril 2008

R. Favreau (dir.), Radegonde...

Auteur: Sylvie Joye

R. Favreau dir., Radegonde. De la couronne au cloître, Poitiers, 2005 (Collection Trésors poitevins. 1. Association Gilbert de la Porrée), 124 p., 16 €.

La nouvelle Collection des Trésors poitevins se donne pour but de livrer au public des ensembles de textes traduits sur les grands personnages et les hauts lieux de l’Église du Poitou. Elle consacre son premier volume à sainte Radegonde, reine des Francs et fondatrice du monastère Sainte-Croix de Poitiers (v. 520-587). Malgré cette visée d’édification, il s’agit aussi un ouvrage de référence commode pour les historiens. Les traductions sont faites à nouveaux frais ou sont des reprises de travaux parus dans des ouvrages peu diffusés. Sont rassemblés ici tous les textes ayant trait à l’épouse de Clotaire Ier rédigés entre le VIee siècles : extraits de plusieurs œuvres de Grégoire de Tours, Vies de la sainte par Fortunat (traduction du texte du manuscrit de la médiathèque de Poitiers), Baudonivie (traduction de Y. Labande-Mailfert) et Hildebert de Lavardin (traduction du texte de la Patrologie Latinepost mortem. La Vie par Hubert de Lavardin est fondée intégralement sur les œuvres de Fortunat et de Baudonivie. Si elle n’apporte aucun élément réellement nouveau, sa rédaction nous renseigne en revanche sur les aspects propres à la perception de la sainteté féminine au XIIe et le XII revu à partir du manuscrit de la médiathèque de Poitiers). Les traductions sont largement et judicieusement annotées. Chaque texte est précédé d’une rapide présentation de son auteur et du récapitulatif de ses éditions et traductions. L’introduction de Robert Favreau met bien en lumière la complémentarité des œuvres de Grégoire, Fortunat et Baudonivie qui s’attachent respectivement aux rapports de la sainte avec les évêques ; à ses vertus dans le siècle et ses mortifications ou miracles au monastère ; à sa vie de moniale et à ses miracles siècle, et tend à présenter Radegonde comme une sainte martyre. La bibliographie insérée à la fin de l’ouvrage est très complète. Le cahier central de huit pages de photos couleur reprend essentiellement des enluminures tirées du beau manuscrit de la médiathèque de Poitiers rassemblant les Vies de la sainte (v. 1100).