vendredi 23 août 2013

Radegonde



Auteur : Sylvie Joye
RADEGUNDIS - RADEGONDE
Reine des Francs - Moniale à Poitiers (VIe siècle)

Princesse thuringienne née vers 520, Radegonde est emmenée par les vainqueurs francs en 531, lors de l’effondrement thuringien. Une dizaine d’années plus tard, Clotaire Ier l’épouse. En 550, elle fuit la cour pour mener une vie religieuse. Vers 570, elle obtient de l’empereur de Byzance une relique de la Vraie Croix. Elle fonde le monastère Sainte-Croix de Poitiers où elle meurt en 587.
Notice biographique :

Bibliographie sur le saint et son culte :
Volker Schimpff, « Pagan? Arianisch? Katholisch? 
Zu welcher Religion bekannte sich das altthüringische Königshaus? », Concilium medii aevi (16), 2013, p. 97–184, part. p. 143-153 ; Julia M. H. Smith, «Radegundis peccatrix : Authorizations of virginity in Late Antique Gaul», in Ph. Rousseau, M. Papoutsakis éd., Transformations of Late Antiquity. Essays for Peter Brown, Aldershot, 2009 (Ashgate), p. 303-326 ; Hardy Eidam, Gudrun Noll éd., Radegunde. Ein Frauenschicksal Zwischen Mord und Askese, Erfurt (Stadtverwaltung), 2006, catalogue d’exposition ; Robert Favreau dir., Radegonde de la couronne au cloître, Poitiers (Trésors poitevins. 1), 2005 ; Sylvie Joye, «Basine, Radegonde et la Thuringe chez Grégoire de Tours», Francia. Forschungen zur westeuropäischen Geschichte (32/1), 2005, p. 1-18 ; Claire Thiellet, Femmes, reines et saintes (Ve-XIe siècle), Paris (PUPS. Cultures et civilisations médiévales. 28), 2004, passim ; Robert Favreau dir., La Vie de sainte Radegonde par Fortunat. Poitiers, Bibliothèque Municipale Manuscrit 250 (136), Poitiers (Seuil), 1995 ; Christian de Mérindol, «Le culte de sainte Radegonde et la monarchie française à la fin du Moyen Âge», in Les Religieuses dans le cloître et dans le monde, des origines à nos jours, Saint-Étienne (Publications de l’Université de Saint-Étienne), 1994, p. 789-795 ; Dorothée Kleinmann, Radegonde une sainte européenne. Vénération et lieux de vénération dans les pays germanophones, [édition allemande, 1998, Graz (Styria Verlag)], Loudun (PSR), 2000 ; Robert Folz, Les saintes reines du Moyen Âge en Occident (VIe-XIIIe siècle), Bruxelles (Subsidia Hagiographica. 76), 1992, p. 13-24 ; Michel Rouche, « Radegonde, une mort programmée », in Moines et moniales face à la mort, Lille, 1992, p. 13-17 [rééd. M. Rouche, Le choc des cultures, Villeneuve d’Ascq (Presses du Septentrion), 2003, p. 299-305] ; Sabine Gäbe, «Radegundis: sancta, regina, ancilla. Zum Heiligkeitsideal der Radegundisviten von Fortunat und Baudonivia», Francia (16/1), 1989, p. 1-30 ; Yvonne Labande-Mailfert, « Les débuts de Sainte-Croix », in E.-R. Labande éd., Histoire de l’abbaye de Sainte-Croix. Quatorze siècles de vie monastique, Poitiers (Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest. 4e sér. XIX), 1986, p. 25-75 ; Brian Brennan, « St. Radegund and the early development of her cult at Poitiers », Journal of Religious History (13/4), 1985, p. 340-354 ; E.-R. Labande, P. Riché dir., La Riche Personnalité de sainte Radegonde. Conférences et homélies prononcées à l’occasion du XIVe centenaire de sa mort (587-1987), Poitiers, 1988 (entre autres : Edmond-René Labande, « Radegonde, reine, moniale, et pacificatrice », p. 23-32 ; M. Rouche, « Le célibat consacré de sainte Radegonde », p. 77-98, [rééd. M. Rouche, Le choc des cultures…, p. 283-298]) ; Georg Scheibelreiter, « Königstöchter im Kloster, Radegund (+ 587) und der Nonnenaufstand von Poitiers (589) », Mitteilungen des Instituts für österreischische Geschichtsforschung (87), 1979, p. 1-37 ; Jacques Fontaine, « Hagiographie et politique de Sulpice Sévère à Venance Fortunat », Revue de l'histoire de l'Église de France (62), 1976, p. 113-140 ; Étienne Delaruelle, « Sainte Radegonde. Son type de sainteté et la chrétienté de son temps », in Études mérovingiennes. Actes des journées de Poitiers de mai 1952, Paris (Picard), 1953, p. 65-74 ; René Aigrain, Sainte Radegonde, Poitiers, 1952 (éd. revue et corrigée) ; René Aigrain « Le voyage de sainte Radegonde à Arles », Bulletin philologique et historique du Comité des Travaux Historiques, 1926-1927, p. 119-127.
Notice dans le Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (par Bruno W. Haüptli) : http://www.bautz.de/bbkl/r/radegundis.shtml
Un article de Gordon Blennemann dans le numéro de Francia à paraître en 2013  s'intéressera aux plus anciens témoins de la Vie de Radegonde par Venance Fortunat et aux variantes qu'ils présentent par rapport à l'édition de Krusch.

Remarques sur la diffusion du culte : Le culte est particulièrement développé dans la région de Poitiers, de façon précoce [Br. Brennan ; R. Favreau, «Le culte de sainte Radegonde à Poitiers au Moyen Âge», in Les Religieuses dans le cloître et dans le monde, des origines à nos jours, Saint-Étienne, 1994, p. 91-109] et le demeure [J. Salvini, « Le culte de sainte Radegonde à Cour-sur-Loire », Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest (4e sér. 10), 1969, p. 239-240 et « Les reliques de sainte Radegonde, les guérisons au tombeau », p. 624-628 ; L. Coudanne, « Regards sur la vie liturgique à Sainte-Croix de Poitiers », Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest (4e sér. 14), 1977, p. 353-379]. Cependant, de nombreux villages et lieux de culte portent le nom de Radegonde non seulement dans l’ancienne Gaule [J.-H. Bauchy, « Sainte Radegonde, reine mérovingienne (519-587), et ses lieux de culte en Orléanais », Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais (n.s. 10. n°79), 1988, p. 16-19 ; J. Salvini, « Un demi-millénaire. La délivrance de la Normandie en 1450 et le culte de sainte Radegonde », Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest (4e sér. 1), 1950,p. 489-493 ; Radegonde, reine, moniale et sainte. Son culte en Limousin (catalogue d'exposition, musée du pays d'Ussel), 2003 (Mémoires et documents sur le Bas Limousin)] mais aussi par la suite au-delà, dans les pays de langue allemande [Kleinmann, Laurence Moulinier, « Un témoin supplémentaire du rayonnement de sainte Radegonde au Moyen Age? La Vita domnae Juttae (12e s.) », Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 5e série, t. 15, trimestres 3/4, 2001, p. 181-197], l’Angleterre [R. Aigrain, « Un ancien poème anglais sur la vie de sainte Radegonde et le culte de sainte Radegonde en Angleterre », in Études mérovingiennes…, p. 1-7], l’Italie, et même au-delà. Le modèle de la sainte reine est peu attesté à l’époque mérovingienne, mais Radegonde fait partie des quelques reines considérées dès lors comme saintes [Consolino]. Voir Folz, p. 21-24.

1. Vita Radegundis prima (BHL 7048).
Édition de référence : Vita Radegundis I., éd. Br. Krusch, MGH, Script. Rerum Merowingicarum II, Hanovre, 1888, p. 364-377.
Traduction : Y. Chauvin, R. Favreau, Y. Labande-Mailfert, G. Pon, in R. Favreau dir., La Vie de sainte Radegonde par Fortunat…, p. 56-113 (à partir du ms. 250 (136) de la médiathèque de Poitiers) [reproduite dans R. Favreau dir., Radegonde de la couronne au cloître… , p. 35-56]. René Aigrain a, lui, donné une traduction établie à partir de l’édition de Krusch : Vie de sainte Radegonde, reine de France, par Fortunat, Paris (La vie des saints), 1910.
Observation sur la tradition manuscrite : au moins 30 témoins entre 751 et 1500 (7 avant le XIIe s.) [ajouter Poitiers, Médiathèque François-Mitterrand, ms 250 (136) à ceux indiqués par Krusch et la BHL]. emprunts dans la Vita prima d’Arnoul de Metz [M. Goullet, « Les saints du diocèse de Metz (SHG X) », in M. Goullet, M. Heinzelmann dir., Miracles, Vies et réécritures dans l’Occident médiéval, Ostfildern (Thorbecke, Beihefte der Francia. 65), 2006, p. 222)].
Auteur, contexte de rédaction : entre 589 et 609 (datation haute pour la mort de Fortunat). Fortunat, poète italien installé depuis 565 en Gaule était un proche de Radegonde et l’a côtoyée intimement pendant son séjour à Poitiers (568-v. 600). Il lui a dédié plusieurs poèmes et a rédigé en son nom des lettres en vers. En 569, il a composé l’hymne Vexilla regis pour l’arrivée de la relique de la Vraie Croix. Venance Fortunat a rédigé huit Vies de saints : ce sont toutes des Vies d’évêques mis à part celle de Radegonde. Il insiste davantage que Baudonivie sur la période où Radegonde est reine et sur les mortifications qu’elle s’inflige.
Bibliographie : Michel Rouche, « Fortunat et Baudonivie : deux biographes pour une seule sainte », in R. Favreau éd., La vie de sainte Radegonde par Fortunat…, p. 239-249 ; Salvatore Pricoco, « Gli scritti agiografici in prosa di Venanzio Fortunato », in Venanzio Fortunato tra Italia e Francia, Trévise (Provincia di Treviso, Grafiche Zoppelli), 1993, p. 175-194 ; Piotr Skubiszewski, « Un manuscrit peint de la Vita Radegundis à Poitiers. Les idées hagiographiques de Venance Fortunat et la spiritualité monastique au XIe siècle », Venanzio Fortunato tra Italia e Francia…, p. 195-216 ; Franca Ela Consolino, « Due agiografi per una regina : Radegonda di Turingia fra Fortunato e Baudonivia », Studi Storici (29), 1988, p. 143-159 ; Claudio Leonardi, « Fortunato e Baudonivia » ; Claude Rétat, La construction d’un personnage hagiographique, Radegonde de Poitiers, à travers ses deux biographes, Fortunat et Baudonivie, mémoire de maîtrise soutenu en 1988 à l’Université de Paris IV sous la direction de Jacques Fontaine (un volume se trouve à la bibliothèque de l’ENS Ulm : mémoire 1988-23).

2. Vita Radegundis secunda (BHL 7049).
Édition de référence : Vita Radegundis II., éd. Br. Krusch, MGH, Script. Rerum Merowingicarum II, Hanovre, 1888, p. 377-395.
Traduction : trad. française : Y. Labande-Mailfert, « Vie de sainte Radegonde par la moniale Baudonivie », in R. Favreau dir., Radegonde de la couronne au cloître… , p. 59-85 [1ère éd. : Lettre de Ligugé (239), Sainte Radegonde 587-1987, 1987-1, p. 9-32] (à partir de Poitiers, Médiathèque François-Mitterrand, ms 253 (8 bis) et ms 252 (8)) ; trad. italienne et commentaire par P. Santorelli, La Vita Radegundis di Baudonivia, Naples, 1993.
Observation sur la tradition manuscrite : au moins 16 témoins entre 901 et 1500 (4 avant le XIIe s.) [ajouter Poitiers, Médiathèque François-Mitterrand, ms 253 (8 bis) et 252 (8) à ceux indiqués par Krusch et la BHL]. emprunts dans la Vie de Salaberge [M. Gaillard, « Les saints de l’abbaye Sainte-Marie-Saint-Jean de Laon (SHG XI) », in M. Goullet, M. Heinzelmann dir., Miracles, Vies et réécritures…, p. 325)].
Auteur, contexte de rédaction : entre 609 et 613 (mort de Brunehaut, citée comme un personnage toujours vivant). Baudonivie présente cette Vie comme une commande de l’abbesse Dedimia afin de compléter la Vie rédigée par Fortunat. Baudonivie, moniale de Sainte-Croix, a fait partie de l’entourage direct de la sainte depuis son enfance. Elle insiste plus nettement que Fortunat et sur les liens qu’elle conserve avec les rois francs, sur son autorité en tant qu’ancienne reine.
Bibliographie : Marie-Anne Mayevski, Jane Crawford, « Reclaiming an ancient story : Baudonivia’s Life of st. Radegund (circa 525-587) », in A. Sharma éd., Women Saints in World Religions, New York, 2000, p. 71-106 ; Michel Rouche, « Fortunat et Baudonivie : deux biographes pour une seule sainte », in R. Favreau éd., La vie de sainte Radegonde par Fortunat…, p. 239-249 ; Sabine Gäbe, « Radegundis : sancta, regina, ancilla… » ; Franca Ela Consolino, « Due agiografi per una regina : Radegonda di Turingia fra Fortunato e Baudonivia », Studi Storici (29), 1988, p. 143-159 ; Claudio Leonardi, « Fortunato e Baudonivia », in H. Mordek éd., Aus Kirche und Reich. Studien zu Theologie, Politik und un Recht im Mittelalter. Festschrift für Friedrich Kempf zu seinem 75. Geburtstag und 50. Doktorjubiläum, Sigmaringen, 1983, p. 23-32 ; Louise Coudanne, « Baudonivie, moniale de Sainte-Croix et biographe de sainte Radegonde », in Études mérovingiennes…, p. 45-51.

3. Prologus recentior ad Vitas BHL 7048 et 7048 (BHL 7050)
Observation sur la tradition manuscrite : au moins 2 témoins (1 XIVe s. et 1 XVe s.).

4. Vita auct. Hildeberto Cenomann. (BHL 7051)
Édition de référence : Patrologie Latine (171), col. 965-988.
Traduction : Marie-Josèphe Naudeau, Josette Seguin, « Vie de sainte Radegonde par Hildebert de Lavardin », in R. Favreau dir., La Vie de sainte Radegonde par Fortunat…, p. 89-118.
Observation sur la tradition manuscrite : pas de témoin manuscrit repéré dans les catalogues édités par les Bollandistes (édité par dom Antoine Beaugendre en 1708).
Auteur, contexte de rédaction : Hildebert de Lavardin (1055-1133) fut écolâtre puis évêque du Mans, et enfin archevêque de Tours. Il reprend et réécrit les Vies écrites par Fortunat (surtout) et par Baudonivie. Hildebert affirme dans son prologue écrire à la demande d’un certain Seiman(/r)us.
Bibliographie : Mario Natali, « Santa Radegonda di Poitiers nelle Vitae di Ildeberto di Lavardino e di Henry Bradshaw », Studi e materiali di storia delle religioni (17), 1993, p. 247-264.

5. Prologus recentior (BHL 7052)
Observation sur la tradition manuscrite : pas de témoin manuscrit repéré dans les catalogues des Bollandistes.

6. Narratio Gregorii Turon. de Sanctae sepultura (BHL 7053)
Édition de référence : Liber de gloria confessorum, éd. B. Krusch, MGH SRM, I, Hanovre, 1885.
Traduction : in R. Favreau dir., Radegonde de la couronne au cloître… , p. 29-31 ; trad. angl. R. Van Dam, Gregory of Tours, Glory of the Confessors, Liverpool, 1988.
Observation sur la tradition manuscrite : De la Gloire des Confesseurs, chap. 106, « De la bienheureuse Radegonde de Poitiers ». au moins 7 témoins conservés (1 au XIe s.).
Auteur, contexte de rédaction : Grégoire de Tours (538-573), évêque, proche de Radegonde, a célébré lui-même les funérailles de Radegonde.

7. Miracula saec. XIII (BHL 7054)
Observation sur la tradition manuscrite : pas de témoin manuscrit repéré dans les catalogues des Bollandistes.

8. Miracula saec. XIV (BHL 7054c)
Observation sur la tradition manuscrite : pas de témoin manuscrit repéré dans les catalogues des Bollandistes.

9. Miracula saec. XIV (BHL 7054d)
Observation sur la tradition manuscrite : pas de témoin manuscrit repéré dans les catalogues des Bollandistes.

10. Textus (s.n.)
8 mentions tirées du catalogue des Bollandistes, sans précision.

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