vendredi 20 novembre 2009

Du nouveau sur saint Eloi


Auteur : Charles Mériaux

Le 17 janvier 2009 une table ronde s’est tenue à Paris autour de la Vie de saint Éloi à l’initiative du groupe HagHis. Cette manifestation a rassemblé une trentaine de participants. Son objectif était de confronter des points de vue de plus en plus convergents au sujet de ce texte considérable pour l’histoire politique et religieuse de la période mérovingienne. Sont successivement intervenus Isabelle WESTEEL (Lille, Conseil Régional du Nord Pas de Calais), Michèle GAILLARD (Université de Metz) et Christian SAPIN (Dijon, CNRS) ainsi que Clemens BAYER (Bonn). Les séances ont été présidées par François DOLBEAU et Martin HEINZELMANN. Les remerciements des organisateurs s’adressent à tous les intervenants ainsi qu’à ceux qui ont rendu matériellement possible l’organisation de cette rencontre : Monique GOULLET (CNRS, LAMOP), Stéphane LEBECQ (Université Lille 3) et Michel SOT (Université Paris Sorbonne).

Le présent compte rendu ne prétend pas épuiser la richesse des interventions (un résumé des interventions de la matinée est consultable ici, le résumé des autres interventions sera mis en ligne prochainement), mais souhaiterait proposer un bilan des idées qui ont pu être échangées, en rappelant brièvement les éléments du problème, en livrant les conclusions qui semblent désormais acquises concernant l’auteur de la Vie d’Éloi et, enfin, en se faisant l’écho des pistes de recherche que les intervenants ont eu l’occasion de suggérer. Dans la mesure du possible, ce compte rendu renverra aux travaux publiés. Les références aux chapitres de la ‘Vita’ seront données d’après l’édition de Bruno Krusch et les citations tirées de la traduction d’Isabelle Westeel.

1. Éloi monétaire et évêque de Noyon/Tournai

Il n’est peut être pas inutile de présenter rapidement le personnage (cf. Vacandard 1911, Poulin 1986, Scheibelreiter 2004). Éloi est né à la fin du VIe siècle en Limousin, à Chaptelat (I 1). Il fit son apprentissage d’orfèvre à Limoges auprès du monétaire Abbon (I 3) avant de gagner le palais de Clotaire II (629 † 639) et d’y servir sous les ordres du trésorier Bobon (I 4). Il se serait alors fait remarquer en façonnant deux sièges avec l’or qui était prévu pour un seul, preuve d’habileté et d’honnêteté (I 5). Sous le règne suivant, celui de Dagobert Ier (629 † 639), il continua ainsi à servir à la cour en tant qu’orfèvre, monétaire ou ambassadeur (en Armorique : I 13). C’est à cette époque qu’il fonda le monastères de Solignac (I 15-16) ainsi qu’une communauté féminine à Paris, confiée à une abbesse nommée Aure (I 17), et qu’il rénova la basilique Saint-Martial de Paris (I 18). En 640, un an après la mort de Dagobert, il fut élu évêque de Noyon et de Tournai (puisque les deux sièges étaient réunis depuis l’épiscopat de son prédécesseur Achaire). Éloi fut consacré l’année suivante le jour de l’Ascension, le 13 mai 641 (II 2). Lors de la même cérémonie, son ami le référendaire Ouen, était ordonné évêque métropolitain de Rouen. Un bon nombre d’autres jeunes gens « nourris » à la cour – Sulpice de Bourges (624 † 646/647), Didier de Cahors (630 † 655) – avaient déjà connu (ou connurent ensuite) ce type de responsabilité, continuant à servir le roi après avoir embrassé une carrière ecclésiastique. Par certains côtés, la nomination épiscopale d’Éloi suggère aussi une mise à l’écart de la cour (qui n’est peut-être pas étrangère à la nécessité que l’on éprouva plus tard de rédiger sa ‘Vita’). Éloi continua cependant à s’acquitter de fonctions officielles puisque sa biographie le montre en voyage en Provence (II 11 et 13), dans la vallée de Rhône (II 12), à Limoges et à Bourges (II 15), ainsi qu’à Paris (II 18). Éloi resta aussi très lié à certaines figures de la cour neustrienne, en particulier la reine Bathilde qui exerça la régence en Neustrie dans les années 657-665. La ‘Vita’ d’Éloi s’étend sur ses travaux pastoraux. Elle cite de nombreux extraits de ses prédications (II 16-17). Il semble aussi qu’il faille attribuer à Éloi la réorganisation du diocèse du Vermandois dont le siège fut à cette époque définitivement fixé à Noyon où il fonda un monastère de femme dans le ‘suburbium’ (II 5). À cette réorganisation doit sans doute être rattachée également la promotion de la basilique Saint-Quentin, située au nord du diocèse, par la réactivation du culte de ce martyr (II 6 ; cf. Sapin 2009). Éloi mourut le 1er décembre 660 et fut inhumé dans une basilique suburbaine qui prit très rapidement son nom.

Cette brève esquisse biographique est fondée sur la ‘Vita’ d’Éloi. Mais d’autres sources se font l’écho de ce parcours. Outre quelques Vies de saints contemporains (Colomban, Amand), une lettre d’Éloi à Didier de Cahors (I 10) rappelle l’étroitesse des liens noués à la cour de Clotaire II et de Dagobert entre tous les ‘nutriti’. On conserve également un grand nombre de monnaies au nom d’Éloi frappées à Paris, Marseille et Arles. Le fait que son nom apparaisse sur la monnaie du palais (d’ordinaire anonyme) suggère l’importance du personnage bien que la ‘Vita’ ne fasse à aucun moment mention de ses activités de monétaire, alors que sont rappelés les talents d’orfèvres qu’il continua à exercer une fois devenu évêque en décorant les tombeaux de nombreux saints : Martin, Denis ainsi que plusieurs martyrs du nord de la Gaule (I 32, II 6, II 7). Éloi participa aux conciles d’Orléans (639/641) et de Châlons (647/653). Le rôle qu’il continua à jouer à la cour est attesté par sa souscription au bas de plusieurs actes royaux ou épiscopaux, en particulier une confirmation de Clovis II donnée en 654 dont l’original est toujours conservé et qui révèle la souscription autographe de l’évêque de Noyon (éd. Kölzer n° 85). Qu’Éloi ait été impliqué dans les rivalités politiques, avant et après son épiscopat, pourrait enfin expliquer qu’il ne soit curieusement pas mentionné dans la chronique de Frédégaire.

2. La Vie d’Éloi et la critique

La Vie d’Éloi (BHL 2474) est un texte considérable construit en deux livres, sur le modèle de la ‘Vita Martini’ : le premier rappelle les événements survenus lorsqu’Éloi était encore laïc, le second présente les actions du saint après son élection à l’épiscopat. Le premier livre comprend 40 chapitres et le second 80 (même si la tradition manuscrite n’est pas unanime sur ce point). L’ensemble est précédé d’un prologue où l’auteur explique son projet. Cet auteur est saint Ouen, ancien référendaire de Dagobert Ier devenu évêque au même moment qu’Éloi, mais dont l’épiscopat fut beaucoup plus long (641 † 684) : certains manuscrits de la ‘Vita’, parmi lesquels les plus anciens, comprennent en effet la lettre d’envoi de saint Ouen à l’évêque Chrodebert de Tours et la réponse de celui-ci (BHL 2475 et 2476). Autant d’éléments qui, au Moyen Âge et à l’époque moderne, ont plaidé en faveur de l’authenticité de la ‘Vita’. En 1848 cependant, Friedrich Wilhelm Rettberg fut le premier à attirer l’attention des érudits sur certaines anomalies qui pouvaient contredire l’attribution à saint Ouen.

La démonstration décisive fut ensuite donnée par Bruno Krusch qui livra en 1902 une édition partielle de la ‘Vita’ pour la collection des ‘Monumenta Germaniae Historica’ dans la série des ‘Scriptores rerum Merowingicarum’ (Krusch 1902). Pour Bruno Krusch, la ‘Vita’ telle qu’on la lit aujourd’hui serait en fait un remaniement du texte de saint Ouen par un clerc qui cherchait à présenter son modèle sous des traits plus proches des sensibilités religieuses de son temps, marquées par l’activité réformatrice « romaine » de l’Anglo-Saxon Boniface depuis les années 720. En raison du récit développé des funérailles d’Éloi (II 36-37) puis d’une longue série de miracles opérés sur la tombe du saint au monastère Saint-Éloi de Noyon (II 40-66), Bruno Krusch imaginait que l’auteur était un clerc de l’établissement, ce qui n’était assurément pas un argument absurde. Plus contestable en revanche est la manière dont Bruno Krusch a cherché à débusquer toutes les préoccupations « carolingiennes » de ce clerc noyonnais. Ce faisant, il adoptait une position étonnante car il reconnaissait par ailleurs avec Godefroid Kurth que le remaniement de la Vie d’Éloi ne pouvait être postérieur au tout des débuts des années 740, date à laquelle l’auteur de la Vie de saint Lambert de Liège fit usage de la ‘Vita Eligii’ dans son œuvre. Il faut savoir aussi que les arguments historiques rassemblés par Bruno Krusch procédaient d’une autre conviction. La qualité de la latinité de la ‘Vita Eligii’ ne correspondait absolument pas à l’idée qu’il se faisait du style d’un hagiographe mérovingien. Bruno Krusch a donc mené un procès à charge contre l’authenticité du texte, montant en épingle des passages mineurs et usant d’arguments curieux qui relèvent par endroit d’une mauvaise foi confondante. Enfin la méfiance viscérale de Bruno Krusch à l’égard du texte et de son supposé remanieur explique pourquoi il n’en a proposé qu’une édition très partielle, évacuant tous les passages sans intérêt proprement historique. Ce choix rend aujourd’hui encore indispensable l’utilisation de l’édition de Joseph Ghesquière (1785), plus complète que celle de Luc d’Achery (1661) reprise dans la Patrologie latine.

Les conclusions de Bruno Krusch furent immédiatement acceptées par la critique. On relèvera en particulier l’assentiment donné par le Père Poncelet (Poncelet 1902) ; par le chanoine Vacandard, auteur d’une biographie de saint Ouen publiée la même année (Vacandard 1902 ; Vacandard 1911) ; ou encore par Léon van der Essen (Van der Essen 1907, p. 324-336). En 1956, le Père Stracke publia une longue étude reprenant le point de vue de Krusch concernant l’interpolation du texte, mais en faisant intervenir le remanieur plus tôt, dès la fin du VIIe siècle, en supposant toutefois qu’il avait écrit à Rouen. Il lui attribuait les éloges que Krusch avait écartés de son édition en raison de leur absence d’intérêt d’un strict point de vue historique. Rédigé en néerlandais, l’article de Stracke ne rencontra aucun écho. Mais sa thèse reste révélatrice de la fascination qu’exerçait Krusch et de la nécessité qu’on éprouvait de défendre jusqu’à l’absurde l’idée d’un texte remanié.

Assez curieusement les historiens ont adopté deux types de comportements à l’égard de la thèse de Krusch. D’une certaine manière, le Père Poncelet avant bien posé le problème en 1902 dans la recension qu’il fit du 2e vol des ‘Scriptores rerum Merowingicarum’ en rappelant que l’opinion de Krusch ne disqualifiait pas l’ensemble des données de la Vie primitive de saint Ouen « noyées dans la rédaction du moine carolingien ». « Le tout [était] de reconnaître celles qui [étaient] vraies et justes » (Poncelet 1902). Mais hormis sous la forme de rapides précautions liminaires, les historiens se sont peu pliés à cet exercice. Partant du principe que les informations du remanieur « carolingien » provenaient peu ou prou de la Vie primitive perdue, beaucoup ont en fait ignoré la distinction opérée par Krusch et considéré qu’ils disposaient d’informations qui de toute manière remontaient au texte de saint Ouen. Pratiquement, on observe donc une utilisation parfaitement arbitraire de la ‘Vita Eligii’.

Inversement, le jugement de Bruno Krusch a pesé (et pèse encore) lourdement. Robert Markus a ainsi proposé de voir dans le remanieur un membre de l’entourage du réformateur anglo-saxon Boniface qui aurait aussi dressé la liste des superstitions contenue dans un document que les historiens nomment ‘Indiculus superstitionum et paganiarum’ annexé aux actes du concile de Leptinnes de 743 (Markus 1992, p. 166-167). Plus récemment, Yitzhak Hen a publié une étude sur la culture et la vie religieuse en Gaule mérovingienne dont le propos global est d’atténuer la légende noire qui pèse sur cette période. Sous prétexte que la ‘Vita’ glisse quelques allusions – mais extrêmement limitées au regard de l’étendue de l’œuvre – sur le paganisme régnant dans le nord de la Gaule, Y. Hen prolonge les vues de Krusch et imagine que l’auteur de la ‘Vita Eligii’ participe en quelque sorte à la ‘damnatio memoriae’ de la dynastie et de l’Église mérovingiennes. Pour les besoins de la démonstration, la ‘Vita’ devient ainsi « le joyau de la couronne de l’hagiographie carolingienne (‘the jewel in the crown of Carolingian hagiography’) » (Hen 1995, p. 196 ; Hen 2000, p. 238-239). C’est aller beaucoup plus loin que Krusch lui-même qui, on l’a dit, acceptait une datation du texte dans le second quart du VIIIe siècle. Or le terme d’hagiographie carolingienne renvoie davantage, semble-t-il, aux œuvres d’Alcuin ou de ses successeurs du IXe siècle. Il est piquant de constater qu’Y. Hen n’a pas vu que sa démonstration aurait été beaucoup mieux servie s’il avait envisagé l’authenticité de la ‘Vita’. L’entêtement d’Y. Hen à suivre Krusch est d’autant moins compréhensible qu’il disposait alors de travaux qui avaient commencé à ébranler les théories du monumentiste.

La Vie de saint Éloi a en effet été examinée par Michel Banniard dans sa thèse publiée en 1992 (Banniard 1992a). Michel Banniard n’a pas discuté point par point les affirmations de Krusch, mais il a mis en évidence la profonde cohérence du texte – et en particulier du prologue – dans le contexte « sociolinguistique » de la Gaule du VIIe siècle. M. Banniard se fondait aussi sur l’examen de la Vie mérovingienne de saint Riquier et la seconde Passion de saint Léger par Ursin. Le prologue de la ‘Vita Eligii’ justifie l’usage d’un « langage simple » (‘sermo simplex’) et manifeste la volonté de l’auteur de s’adresser à un vaste public sans pour autant choquer les plus savants, deux exigences qui ne sont donc pas encore incompatibles, mais qui le devinrent à partir du dernier quart du VIIIe siècle dans le contexte de la Réforme carolingienne. Michel Banniard soulignait au passage le caractère topique de cette affirmation en relevant les qualités littéraires de l’œuvre. Dans une étude entièrement consacrée à la ‘Vita Eligii’ publiée également en 1992, M. Banniard étendit son argumentation et l’appliqua en particulier aux extraits de sermons conservés dans la ‘Vita’. Comme son propos n’était pas de combattre de front les arguments de Krusch, Michel Banniard n’abandonnait pas complètement la thèse de l’interpolation mais cantonnait les interventions du remanieur dans la seconde partie du second livre, c’est-à-dire lorsque sont évoqués les miracles ‘post mortem’ du saint (Banniard 1992b, p. 64).

Au même moment, Isabelle Westeel entreprenait une étude de la ‘Vita Eligii’ dans le cadre d’une thèse d’École des chartes qui fut présentée en 1994. Cette thèse donna lieu à la publication de deux études en 1999 et 2005 et surtout à celle d’une traduction de la ‘Vita Eligii’ en 2002, complétée en 2006 par une nouvelle édition comprenant les extraits des sermons omis dans la publication de 2002. Contrairement à la traduction anglaise réalisée à peu près au même moment (MacNamara 2000), Isabelle Westeel a pris le parti de donner la traduction de l’ensemble de la ‘Vita’, non plus sur la base de l’édition, certes critique mais tronquée, de Krusch, mais en se fondant sur l’édition de la Patrologie latine reprenant celle de Luc d’Achery de 1661.

Isabelle Westeel a eu aussi l’occasion de compléter la liste des manuscrits du texte qu’elle a porté à une bonne centaine alors que Krusch n’en avait retenu qu’une petite vingtaine pour établir son édition (Westeel 2002, p. 145-146 ; Westeel 2006, p. 141-142). Mais elle a surtout attiré l’attention sur une famille de manuscrits dont Krusch n’avait retenu qu’un témoin, Paris BNF lat. 5365 du XIIe siècle, en le reléguant dans la classe 7 de son édition. Or deux manuscrits supplémentaires ont été découverts qui sont l’un et l’autre des ‘libelli’ entièrement consacrés à saint Éloi et qui proviennent de l’abbaye de Solignac. Le premier, Tours BM 1028, est daté de la fin du Xe ou du début du XIe siècle et a sans doute été copié sous l’abbé Amblard avant d’être envoyé au trésorier de Saint-Martin de Tours Hervé comme en témoigne un billet édité par Mabillon. Le second ‘libellus’ est conservé au Musée Condé de Chantilly où il porte la cote 739. Il date du XIe siècle. Ces découvertes font ainsi apparaître l’existence d’une véritable famille « limousine », ancienne, qui a pour particularité de contenir quatre passages interpolés (I 31, II 19, II 20, II 32) dont certains étaient connus de Krusch mais qu’il considérait comme ajoutés tardivement (Westeel 2002, 1999, 2005 et 2006 ; sur ces ‘libelli’, voir aussi Poulin 2006, p. 88-89).

Tout en pointant les arguments de plus en plus favorables à une attribution du texte à saint Ouen (attestée dans l’’incipit’ des manuscrits les plus anciens ainsi que dans la correspondance entre Ouen et Chrodebert, on l’a dit) et certaines faiblesses de l’argumentation de Krusch, Isabelle Westeel restait cependant prudente et s’en tenait encore à la thèse du remaniement à Noyon au VIIIe siècle (Westeel 1999, 2002). Il semble en définitive que l’on puisse appliquer au dossier hagiographique d’Éloi la métaphore utilisée par François Dolbeau comparant, dans le domaine de la critique, les attributions fautives à des erreurs judiciaires « qui obligent à une lourde procédure en appel » (Dolbeau 1999-2000, p. 49). L’autorité de Bruno Krusch explique la chape de plomb qui a recouvert les études consacrées à la ‘Vita Eligii’ pendant près d’un siècle alors même que s’accumulaient progressivement des arguments contraires.

3. L’authenticité de la Vie d’Éloi

Plusieurs études défendent donc aujourd’hui franchement l’authenticité globale de la ‘Vita Eligii’. François Dolbeau s’est exprimé brièvement à ce sujet dans son édition du dossier hagiographique de sainte Aure, abbesse du monastère fondé à Paris par Éloi peu après 632 (Dolbeau 2007) ; Clemens Bayer a consacré une longue notice à la ‘Vita Eligii’ dans le ‘Reallexikon der Germanischen Altertumskunde’ (Bayer 2007) ; et Christophe Jauffret a soutenu une thèse sur la ‘Vita’ en 2008 à l’Université d’Aix-en-Provence sous la direction du Professeur Carozzi. Il convient donc rapidement de reprendre les principaux arguments en faveur de l’authenticité.

Certains commentateurs ont parfois relevé l’absence de la ‘Vita Eligii’ dans des manuscrits anciens. Le témoin le plus ancien est aujourd’hui Bruxelles BR 5374-75 copié, selon B. Bischoff, dans le nord-est de la Gaule dans le deuxième quart du IXe siècle. On rappellera cependant qu’à l’exception de la Vie de saint Wandrille, il n’existe aucun manuscrit « mérovingien » des Vies de saints composées à l’époque mérovingiennes. Tout au plus aurait-on pu attendre de voir figurer la ‘Vita Eligii’ dans les premiers légendiers composés à la fin du VIIIe siècle, mais la longueur du texte représentait aussi un obstacle qui a pu décourager les copistes.

On doit surtout souligner l’attitude incohérente de Kruch dans sa manière de concevoir la transmission du texte. Krusch tenait en effet pour parfaitement authentiques la lettre d’accompagnement de la ‘Vita’ adressée par Ouen à son confrère Chrodebert de Tours et la réponse de ce dernier confirmant qu’il avait bien pris copie de l’œuvre (Krusch 1902, p. 650). Ces deux lettres figurent dans plusieurs manuscrits, dont le légendier de Bruxelles du IXe siècle et les ‘libelli’ limousins. Or les travaux de François de Dolbeau ont montré que ce type de pièces annexes accompagnant les textes avaient vocation à disparaître et que leur conservation par les copistes successifs était au contraire un argument très fort en faveur de l’authenticité de ces mêmes textes. « La transmission rapide du texte dans une vaste région, l’unanimité des rubriques, le fait que des témoins de plusieurs branches aient préservé les billets échangés, au moment de l’édition, entre Ouen et Chrodebert de Tours rendent fort improbable l’hypothèse d’un remaniement qui aurait recouvert et éliminé la version primitive » (Dolbeau 2007, p. 21).

D’autre part, les arguments d’ordre historique invoqués par Krusch pour contester la datation mérovingienne de la Vie d’Éloi ne sont plus admis par aucun historien (Bayer 2007, 468-470). Krusch avait en effet relevé des éléments qu’il jugeait anachronique : la tonsure romaine d’Éloi (I 31) ; la remise des revenus fiscaux à l’église de Tours (I 32) ; la mention de clercs (et non de moines) desservant les basiliques de Saint-Denis et de Saint-Éloi de Noyon (I 23, II 65-66) ; et enfin le récit que la ‘Vita’ donne de la crise monothélite (I 33), en datant le synode du Latran réuni en octobre 649 du début règne de Clovis II (639 † 657). Autre point, Krusch dénonçait aussi l’utilisation par saint Ouen, de la première ou de la troisième personne, ce qui en réalité s’explique simplement par des changements de perspective dans la narration.

Un dernier phénomène demande toutefois à être expliqué. Il s’agit de l’accumulation de miracles ‘post mortem’ réalisés auprès du tombeau d’Éloi et qui invitaient Krusch à localiser à Noyon le remaniement du texte de saint Ouen. Il faut d’abord constater que ces miracles, quand ils peuvent être datés, semblent tous avoir lieu du vivant d’Ouen. Il n’existe aucun indice de miracles très postérieurs justifiant la datation d’un remaniement ou d’un complément dans les années 720 ou 740. D’autre part, Clemens Bayer a pu identifier trois séries de miracles posthumes, homogènes d’un point de vue narratif, sur lesquels s’achève le texte (Bayer, 496-501) : une première collection rassemblée à Saint-Éloi autour de la tombe du saint (II 39-66) qui se fait aussi l’écho des intérêts de cette communauté et explique la présentation défavorable de l’évêque Mommelin, successeur d’Éloi ; une seconde collection de miracles opérés par les reliques disposées ailleurs qu’à Noyon (II 67-75) et enfin une collection beaucoup plus brève de miracles opérés dans les palais royaux où Éloi eut l’occasion de séjourner (II 76-79). Ce classement « géographique » est vraisemblablement du fait de l’auteur, saint Ouen, qui a seulement mis en ordre des matériaux documentaires adressés par des correspondants, ce qui explique aisément les changements de perspectives dans la narration et les différences de style constatés par Michel Banniard. L’association de l’abbé Sparvus de Noyon au travail de saint Ouen est un point qui a aussi été souligné par Christophe Jauffret (Jauffret 2008a, vol. 1, p. 317). D’autres discontinuités narratives peuvent être interprétées de manière analogue par l’introduction de textes fournis à saint Ouen : il en va ainsi de l’invention des reliques de saint Quentin qui fait l’objet d’un long compte rendu (au regard des autres inventions de reliques mentionnées de manière beaucoup plus sèche) et, bien entendu, des extraits de sermons insérés en II 16-17.

4. Pistes de recherche

Grâce aux travaux qui viennent d’être évoqués, il semble que l’on puisse considérer comme établie l’attribution de la ‘Vita Eligii’ à saint Ouen. Les implications de cette attribution sont considérables du point de vue de l’histoire intellectuelle et administrative car on ne peut oublier que saint Ouen fut référendaire de Dagobert, en quelque sorte le second personnage de l’État, et qu’il conserva, plus qu’Éloi, un rôle important dans les affaires politiques du royaume de Neustrie jusqu’à sa mort. Un seul diplôme authentique peut être aujourd’hui attribué à l’activité d’Ouen à la cour (éd. Kölzer n° 41), ce qui est bien peu. Comme la Vie d’Éloi est une pièce à verser désormais sans réserve au dossier de la « culture » des élites mérovingiennes, on ne peut plus considérer comme décadente une chancellerie dont le chef a pu produire une telle œuvre dans la suite de sa carrière, ce qui rejoint des observations faites récemment à propos d’autres sources (Gioanni 2009). Se pose aussi le problème de la formation de ces élites et des lieux où elles pouvaient recevoir une instruction aussi poussée. Ce constat optimiste ne clôt cependant pas certains problèmes que pose la tradition du texte et qu’il conviendrait d’éclaircir à l’avenir.

Dans le prologue, saint Ouen fait état de biographies plus anciennes que la sienne mais plus brèves aussi, composées par des « laïcs très érudits » qui, « engagés dans les affaires du siècle […] ont terminé leur œuvre avec trop de précipitation » (prologue). Krusch et les Bollandistes ont en effet repéré des formes brèves de la ‘Vita Eligii’ sans pour autant leur accorder une importance équivalente. Krusch les rangeait dans la classe 1 de son édition ; les Bollandistes leur attribuèrent un numéro particulier dans leur ‘Bibliotheca hagiographica latina’ (2477), distinct de celui de la ‘Vita’ proprement dite (2474). Or Clemens Bayer se demande si l’on ne tiendrait pas là, plutôt qu’un abrégé, un des textes primitifs (ou le texte primitif) mentionné(s) par saint Ouen dans sa préface (Bayer 2007, p. 518). Il faut savoir qu’une tout autre hypothèse pourrait aussi être formulée car dans la préface du livre II, saint Ouen laisse entendre qu’il s’est arrêté quelques temps avant de reprendre son œuvre. Or une des particularités de la première classe de manuscrits distinguée par Bruno Krusch est de proposer un texte limité au seul livre I et caractérisé par une langue moins soignée. Dans ces conditions on pourrait se demander si cette classe de manuscrits ne refléterait pas l’état primitif du livre I, mis en circulation sans préface (Bayer 2007, p. 472). Les deux hypothèses seront sans doute difficiles à accorder car l’une et l’autre devront être examinées à la lumière d’un même texte aujourd’hui conservé dans le grand légendier de l’abbaye de Saint-Gall daté de la fin du IXe siècle ou du début du siècle suivant (Zürich Zentralbibl. C10i).

D’autre part, en se fondant sur les découvertes d’Isabelle Westeel, Clemens Bayer s’est demandé s’il n’y aurait pas lieu de dater précisément la recension « limousine » de la Vie d’Éloi qui, on s’en souvient, se distingue par quatre passages « interpolés » (Bayer, 470). Clemens Bayer s’est ainsi employé à montrer que ces passages devaient être pris au sérieux, particulièrement en raison du témoignage de l’évêque Ansoald de Poitiers (interp. II 20) ou encore du récit d’un conflit entre Éloi et l’évêque de Paris Landry qui fut tranché par un concile (interp. II 19) auquel pourrait précisément faire écho le privilège original du roi Clovis II de 654 en faveur de l’abbaye de Saint-Denis, souscrit par une quarantaine de participants dont Éloi et Landry. Pour Clemens Bayer, ces « interpolations » proviendraient en réalité d’une révision de peu postérieure à la mort d’Ouen (684), après la mort de Thierry III en 690/691 (interp. de II 32) mais avant la fin de l’épiscopat d’Ansoald qui intervint vers 697 (interp. II 20). Comme l’a souligné François Dolbeau lors de la discussion, rien ne prouve toutefois que ces quatre « interpolations » soient à mettre sur le même plan et qu’elles aient été introduites au même moment et par la même personne. Il reste cependant envisageable que le passage relatif au concile de Paris, en raison de sa précision d’ordre historique, témoigne bien d’une rédaction primitive et non d’une interpolation postérieure. C’est un point de vue qui a également été proposé, quoique de manière légèrement différente, par Christophe Jauffret (Jauffret 2008a, vol. 1, p. 325-332).

Comme l’a souligné François Dolbeau, l’intérêt de l’édition « limousine » tient sans doute davantage au fait que ses témoins ont tous circulé en compagnie d’une Vie que l’on nomme généralement « métrique », mais qui pose en réalité des problèmes de composition formelle (Bayer 2007, p. 516-518). Cette Vie métrique se réclame ouvertement du texte en prose composé par saint Ouen ; elle introduit également un éloge de la ville de Noyon. Dans ces conditions, son dernier éditeur Karl Strecker (1923) a considéré qu’il s’agissait d’une composition carolingienne (VIIIe-IXe siècle) d’un clerc de cette même cité. En réalité, la présence de la Vie métrique dans la recension limousine ainsi que dans le manuscrit 5374-75 de Bruxelles (du IXe siècle) invite à reconsidérer non seulement la date de la rédaction de cette version métrique, peut-être relativement proche de celle de la Vie en prose, mais plus largement celle de la composition du ‘libellus’ relatif à saint Éloi et comprenant les deux textes. Il est d’ailleurs significatif que Sigebert de Gembloux († 1112) – qui a vraisemblablement eu en main le manuscrit carolingien de Bruxelles – ait considéré la Vie métrique comme le troisième livre de la ‘Vita’.

L’attribution de la ‘Vita Eligii’ à saint Ouen doit enfin conduire à une révision du jugement de Krusch concernant les extraits de sermons copiés en II 16-17. Krusch avait en effet constaté qu’une partie de ces extraits avait circulé de manière indépendante et qu’on pouvait les lire dans trois manuscrits dont le plus ancien remonte au VIIIe siècle (Saint-Gall 194). Ceci représentait à ses yeux un gage d’authenticité, mais fournissait aussi la preuve que l’interpolateur de la ‘Vita’ les avait ensuite truffés de passages essentiellement tirés de Césaire d’Arles et de Martin de Braga. Loin d’être les sources du chimérique interpolateur, ces emprunts doivent donc être attribués à Éloi lui-même. De nouvelles recherches sur la prédication d’Éloi devraient aussi prendre en considération une hypothèse de Dom Dekkers, restée relativement confidentielle, proposant d’attribuer à Éloi la paternité d’un florilège édité par Albert Lehner (Lehner 1987, p. 55-127 ; Dekkers 1989). Ce florilège fut composé dans la 12e année du règne de Dagobert, donc en 633/634, ce que semble confirmer l’absence d’extraits tirés d’ œuvres d’Isidore de Séville († 636). Dans les années 630, Éloi était certes monétaire à la cour, mais, dit saint Ouen, « lisant et relisant les livres saints […], comme un très prudente abeille butinant de fleur en fleur, il recueillait les meilleurs choses pour les cacher dans la ruche de son cœur » (I 12). À l’extrême fin de la ‘Vita’, Ouen fait aussi référence à un ‘compendium’ de ‘testimonia divinae lectionis’ relevés par Éloi. Ouen affirme avoir joint ce ‘compendium’ à la ‘Vita’ (II 81), mais celui-ci ne nous est pas parvenu.

On peut évoquer en guise de conclusion une dernière piste de recherche, plus historiographique. Nul ne conteste à Bruno Krusch d’immenses qualités de philologue, d’historien et d’éditeur. Mais le dossier hagiographique d’Éloi rappelle que les choix scientifiques du monumentiste étaient aussi guidés par des préoccupations qui ne l’étaient pas toujours. C’est évidemment un point que l’on est invité à soulever en constatant la faiblesse des arguments dont disposait Krusch pour discréditer le témoignage de saint Ouen. Contestant la description de la « vénérable tonsure apostolique » (donc romaine) d’Éloi (I 31), l’argument qu’il assène par deux fois dans son commentaire est une miniature du XIIe siècle illustrant le « testament » de saint Amand d’Elnone (Valenciennes BM 501). Cette représentation montre saint Mommelin, le successeur d’Éloi sur le siège de Noyon/Tournai, avec une tonsure de type irlandais, preuve selon Krusch qu’Éloi devait avoir adopté la même mode. Le dessin est magnifique il est vrai, mais comme le fit remarquer le Père Poncelet, « que vaut ce portrait postérieur de cinq siècles au personnage qu’il représente ? » (Poncelet 1902, p. 109, n. 1). Clemens Bayer s’est en effet demandé lors des discussions si l’animosité que Krusch portait aux hagiographes, menteurs et affabulateurs, n’était pas ici décuplée par la manière dont il voyait poindre dans la chrétienté mérovingienne cette influence romaine dont l’Allemagne protestante avait une nouvelle fois tenté de s’extraire lors du ‘Kulturkampf’. Ces remarques sont assurément sommaires, mais elles voudraient suggérer l’intérêt qu’il y aurait aussi à faire un jour de Bruno Krusch et de ses pairs éditeurs de textes mérovingiens le sujet d’une enquête d’histoire contemporaine.

5. Bibliographie sommaire

On se reportera aux 231 références citées dans Bayer 2007, p. 518-524.

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